CARTES POSTALES DE CHIMÈRE

Un solo intimiste dans de vastes paysages imaginaires…
Cartes postales de Chimère a été créée et interprétée par Louise Bédard en 1996. La pièce lui a permis de recevoir, en 1996, le Prix National de Danse Jean A. Chalmers (1997) pour sa contribution exceptionnelle à la créativité et à l’interprétation dans le domaine de la danse au Canada.

Initialement présentée sur deux côtés, Cartes postales de Chimère est une pièce inclusive qui promet un moment privilégié partagé de près avec les spectateurs. Femmes multiples, périple, errance, pérégrination dans le temps… L’interprète se déplace au gré d’itinéraires variés, seule sur des continents inventés, vers des pays vastes et opulents. La musique de Brahms puis celle de Kronos Quartet et de Michel F.Côté la porte dans des mondes où elle se métamorphose. Où sommes-nous ? Qui est-elle et où allons nous?

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Louise Bédard a créé un rôle sur mesure pour la femme interprète et danseuse dans la jeune quarantaine, pour dépasser ses limites physiques et oser s’affranchir en ouvrant une brèche du côté de l’abandon. La matière de l’œuvre est celle de la mémoire, de la mémoire du corps des femmes. Le travail d’interprétation y est exigeant et demande à l’artiste d’être à la fois entièrement investie tout en étant en relation étroite avec le public.

Cartes postales de Chimère a marqué la carrière d’interprète de Louise Bédard ainsi que les esprits des critiques et des spectateurs de l’époque, qui en parlent encore aujourd’hui de manière étonnamment claire, avec en tête des souvenirs bien vivants : les gestes, les couleurs, l’atmosphère, l’intensité de l’interprétation.

UNE INSCRIPTION AU PATRIMOINE DE LA DANSE AU QUÉBEC

Cartes postales de Chimère a fait l’objet d’une boîte chorégraphique conçue en collaboration avec la Fondation Jean-Pierre Perreault.

Une boîte chorégraphique rassemble tout ce qui mène à la création d’une œuvre et qui en pérennise la compréhension, la transmission et la recréation. Elle contient les éléments porteurs de sens qui permettent de parcourir les chemins empruntés lors de la création, tout en transmettant des savoirs et des savoir-faire autrement inaccessibles : notations, schémas chorégraphiques, dessins, témoignages, plans d’éclairage, liste de presse, ainsi que de nombreux documents visuels et sonores tels vidéos de répétition et de spectacle, entrevues avec le ou la chorégraphe et les interprètes, bandes sonores... Les boîtes chorégraphiques contribuent à transmettre et à garder vivant le répertoire chorégraphique québécois. En savoir plus

CALENDRIER

Le solo a d’abord été présenté au Théâtre La Chapelle au mois de mai 1996 puis diffusé en Suisse, dans plusieurs villes canadiennes et à Montréal, notamment en 1997, dans le cadre du Festival international de nouvelle danse (FIND). 

CRÉDITS

Année de création : 1996 et 2015
Durée : 70 minutes

Chorégraphie : Louise Bédard
Interprètes : Louise Bédard (à la création) Isabelle Poirier et Lucie Vigneault (pour la passation)
Musique : Brahms, Kronos Quartet
Musique originale : Michel F. Côté
Scénographie : Richard Lacroix
Costumes et maquillage : Angelo Barsetti
Lumières : Lucie Bazzo

 

EXTRAITS DE LA REVUE DE PRESSE

Entraînée dans l’onirisme de mantras délassants, puis happée par le vertige d’une danse qui met à nu la force d’une âme sensible, j’ai été subjuguée par la présence de Louise Bédard, qui rend hommage à des êtres anonymes et lointains, à travers une gestuelle créative de très grand talent.
Guylaine Massoutre, Jeu : revue de théâtre, Numéro 79 - 1996

Louise Bédard est une sculpture mouvante dans l’espace.
Pamela Anthony, The Edmonton Journal, Edmonton - 28 février 1997

Louise Bédard ennoblit la danse d’un nouvel alphabet… Elle agence des mots que son corps articule avec puissance. Et beauté.
Manon Richard, La Presse, Montréal - 28 avril 1996

Louise Bédard est une personne déplacée : toujours ailleurs, déjà, quand on a cru la saisir. Sur de la musique pour piano de Brahms, elle se métamorphose en un lutin désarticulé et tendre, puis, changement de registre et de vêtement, elle devient une autre femme, puis une autre, puis une autre encore, en écho aux voix des chants traditionnels que lui a choisis le musicien Michel F. Côté. Et nous ne pouvons que la suivre à la trace tout le long d’un trajet connu d’elle seule, balisé par ses mythologies personnelles, un trajet qui va de soi à soi en passant par le monde.
Aline Gélinas, directrice artistique de l'Agora de la danse. Association pour la danse contemporaine - Avril 1997