ELLES

Moi je vois avec le bout de mes doigts
Ce que mes yeux palpent : ombres, monde.
Octavio Paz

Affiche du spectacle

Affiche du spectacle

Elles reflète le désir de Louise Bédard de s’inspirer des femmes artistes, issues de différentes communautés culturelles des années 1920-50. Cette pièce constitue le premier volet d’Itinéraires Multiples, un projet de Louise Bédard Danse s’échelonnant sur plusieurs années, qui se situe dans le prolongement d’œuvres précédentes, soit les portraits chorégraphiques féminins Braise Blanche (1990), Vierge Noire (1993) et Cartes Postales de Chimère (1996).

Elles traduit la fascination de Louise Bédard de se nourrir, de s’imprégner d’une culture étrangère. Avec cette pièce, la chorégraphe porte un regard inspiré sur l’œuvre des femmes créatrices, en particulier sur celle de la photographe Tina Modotti. Le travail de cette artiste d’origine italienne, immigrée au Mexique dans les années 20, a particulièrement retenu l’attention de Louise Bédard pour les causes sociales, politiques et artistiques qu’elle défendait à travers son art. Subjuguée par son travail, la chorégraphe s’est inspirée de sensations et d’images que ses photographies suscitaient en elle, d’un parcours, d’une époque et d’un pays qui la fascinaient.

Au départ de tout, j’ai voulu par le geste témoigner de toutes les femmes artistes qui nourrissent mon imagination depuis plusieurs années. Comme autant de voix intérieures, elles sont là dans l’entremêlement des mouvements de cette danse. Mais l’une d’entre elles, Tina Modotti, photographe d’origine italienne, qui a immortalisé le Mexique des années 20, s’est démarquée. Cette artiste a provoqué chez moi un déferlement d’images qui en fait la souveraine inspiratrice du trajet d’écriture de cette pièce. Elles est une danse du reflet, de mon regard remué par les hommes et les femmes, les objets et les mondes fixés sur la pellicule ultra-sensible d’une photographe au parcours exemplaire. Elles, à son humble manière, est l’écho de l’engagement artistique, social et politique de cette femme artiste d’exception.

Ces deux femmes qui sont, ici, devant vous, sont des complices intimes de cette plongée vertigineuse dans l’univers bouleversant de Tina Modotti. Dans ce dialogue croisé entre la danse et la photographie, entre les deux interprètes et une artiste d’une culture étrangère, les corps sont entraînés dans un mouvement tantôt emporté, tantôt retenu, oscillant entre la subtilité et la démesure du geste. La chorégraphie se lit comme un recueil de nouvelles se déployant en une suite ininterrompue de séquences d’images dansées.
Louise Bédard

CRÉDITS

Année de création : 2002
Durée : 75 minutes

Chorégraphe : Louise Bédard
Interprètes : Louise Bédard et Sophie Corriveau
Conseils artistiques : Ginelle Chagnon
Film : Pierre Hébert
Musique : Ana Lara
Remixage et musique additionnelle : Michel F. Côté
Costumes et maquillages : Angelo Barsetti
Lumières : Sonoyo Nishikawa
Photographie : Angelo Barsetti

LIEUX DE PRÉSENTATION

Théâtre La Chapelle, Théâtre Centennial, Théâtre Hector-Charland, Dancers’ Studio West, The Firehall Arts Centre, Milano Oltre Festival, Festival Cultural Barrio Antiguo, Voilà Québec au Mexique, Brian Webb Danse Company, Arts de la scène de Montmagny

En parallèle du spectacle, la compagnie présentait une exposition des œuvres de Tina Modotti, mise sur pied par la commissaire Lucie Bureau. Cet événement photographique s’est déroulé à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, du 8 novembre au 8 décembre 2002.

 

EXTRAITS DE LA REVUE DE PRESSE

L’interprétation est remarquable, époustouflante. Voir danser Louise Bédard est toujours bouleversant et elle est ici intense, fluide, forte, précise et pointue.
Aline Apostolska, La Presse, Montréal - novembre 2002

Extraordinaires de souplesse et de précision dans leurs mouvements, Bédard et Corriveau sont unies par une alchimie scénique. Leur danse talentueuse convient à la perfection au rythme de la composition chorégraphique.
Philip Szporer, Hour, Montréal - novembre 2002

Louise Bédard a une capacité extraordinaire à générer du mouvement qui plonge le spectateur au cœur de l’inconscient, de cette masse nébuleuse de peur, de gaieté, de fantasme et de conflit.
Frédérique Doyon, Le Devoir, Montréal - novembre 2002